Voiles de Légende 2021 (Sails of Legend 2021)
Pen Duick II (à gauche) - Un numéro 14 de légende
C’est le premier voilier d’Éric Tabarly conçu spécialement pour une course : la 2ème édition de la Transat en solitaire anglaise 1964.
Avec la complicité de son ami Gilles Constantini, Tabarly a imaginé un bateau à déplacement léger, maniable en solitaire pour un marin athlétique comme lui et assez solide pour affronter les conditions musclées de l’Atlantique Nord. En 1964, Pen Duick II est alors le plus grand monocoque construit en contreplaqué. Sa coque à double bouchain aux lignes épurées est très moderne et équilibrée. Doté d’une quille à bulbe, Pen Duick II est bien lesté et très raide à la toile. La formule du ketch a permis une division du plan de voilure pour une plus grande facilité de manœuvre en solitaire. La grand–voile ne mesure que 21,60 m², la plus grande voile du triangle avant le yankee 30 m². En plus, Tabarly embarque une arme redoutable, un spi de 82 m² qu’il hisse dès les premiers instants de course à Plymouth. Les aménagements sont astucieux avec notamment cette table à cartes sur cardans et en guise de siège, la fameuse selle de Harley Davidson. Enfin, pour surveiller ses voiles, l’enseigne de vaisseau a fixé sur le rouf une bulle en plexiglass d’hydravion récupérée à la base du Poulmic. À la barre de ce voilier résolument novateur et malgré une avarie de pilote automatique à la fin de la première semaine de course, Tabarly domine ses adversaires. Après une traversée de 27 jours et 3h56, il remporte cette transat devant Sir Francis Chichester, le vainqueur de la première édition qu’il devance de près de trois jours. Le jeune enseigne de vaisseau breton de 33 ans et monocoque frappé du numéro 14 entrent dans la légende. Pen Duick II reçoit ensuite deux nouveaux gréements (goélette) pour améliorer ses performances en équipage, par petit temps et pour être en conformité avec la jauge CCA (Cruising Club of America) aux USA. Des modifications dont Tabarly se servira pour imaginer le gréement de son futur Pen Duick III. En 1967 à l’initiative de Maurice Herzog, Ministre de la Jeunesse et des Sports, le voilier est racheté par l’État et affecté à l’École Nationale de Voile de Quiberon qui doit être créée en 1970. Un peu à l’abandon à terre sur le parking de Beg Rohu pendant plusieurs années, ce voilier de légende se dégrade. En 1994, la mobilisation de plusieurs partenaires institutionnels et privés a permis sa restauration, 30 ans après sa victoire historique dans la transat anglaise. Une restauration remarquablement réalisée par les Chantiers Pichavant de Pont Labbé, avec la contribution de l’AFPA pour les aménagements intérieurs et du voilier Victor Tonnerre pour la garde-robe. Sa mise à l’eau à Quiberon en septembre 1995 est comme une seconde naissance. Il a ensuite navigué dans le cadre de stages de l’École Nationale de Voile et participé à diverses régates de yachts classiques. Toujours propriété de l'ENVSN (École Nationale de Voile et des Sports Nautiques), il est confié depuis 2018 à l'association Éric Tabarly qui l'entretient et le fait naviguer. En hommage à Éric Tabarly, Loïck Peyron l’avait mené sur la transat anglaise en solitaire en mai 2016 mais avait été contraint à l’abandon.
Pen Duick II (left) - A legendary number 14
This is Eric Tabarly's first sailboat designed especially for a race: the 2nd edition of the 1964 British single-handed Transat.
With the help of his friend Gilles Constantini, Tabarly imagined a light displacement boat, maneuverable solo for an athletic sailor like him and strong enough to face the tough conditions of the North Atlantic. In 1964, Pen Duick II was then the largest monohull built in plywood. Its clean-lined double bilge hull is very modern and balanced. Equipped with a bulbous keel, Pen Duick II is well weighted and very stiff to the canvas. The ketch formula allowed a division of the sail plan for greater ease of solo maneuvering. The mainsail measures only 21.60 m², the largest sail in the triangle before the Yankee 30 m². In addition, Tabarly embarked a formidable weapon, an 82 m² spinnaker which he hoisted from the first moments of racing in Plymouth. The fittings are clever with in particular this card table on gimbals and as a seat, the famous Harley Davidson saddle. Finally, to keep an eye on her sails, the ensign fixed on the deckhouse a seaplane plexiglass bubble recovered from the base of the Poulmic. At the helm of this resolutely innovative sailboat and despite an autopilot damage at the end of the first week of racing, Tabarly dominated his opponents. After a crossing of 27 days and 3 hours 56 minutes, he won this transatlantic race ahead of Sir Francis Chichester, the winner of the first edition, ahead of him by almost three days. The young 33-year-old Breton ship's ensign and monohull stamped with the number 14 are legendary. Pen Duick II then received two new rigs (schooner) to improve its performance as a crew, in light weather and to comply with the CCA (Cruising Club of America) gauge in the USA. Modifications that Tabarly will use to imagine the rigging of his future Pen Duick III. In 1967 at the initiative of Maurice Herzog, Minister of Youth and Sports, the sailboat was bought by the State and assigned to the National Sailing School of Quiberon which was to be created in 1970. A little abandoned ashore in the Beg Rohu parking lot for several years, this legendary sailboat is deteriorating. In 1994, the mobilization of several institutional and private partners allowed its restoration, 30 years after its historic victory in the English transatlantic race. A remarkable restoration carried out by Chantiers Pichavant de Pont Labbé, with the contribution of AFPA for the interior fittings and the Victor Tonnerre sailboat for the wardrobe. Her launch in Quiberon in September 1995 is like a second birth. He then sailed for training courses at the National Sailing School and participated in various regattas of classic yachts. Still owned by ENVSN (National School of Sailing and Water Sports), since 2018 it has been entrusted to the Éric Tabarly association which maintains it and makes it sail. As a tribute to Eric Tabarly, Loïck Peyron led him in the single-handed English transatlantic race in May 2016 but was forced to retire.
Marie Le Corre
on April 15, 2019Je suis très demandeur et fan de ce type de galerie, comme tu dois t'en douter. L'ancienne voileuse que je fus aime les bateaux, tous les bateaux mais surtout ceux qui ne sont pas à moteur et ne polluent pas le mer. J'aime aussi les détails marrins (bouts, barre, reas, etc....
En revanche impossible de me connecter avec un autre identifiant que mon nom personnel, il n'y a nulle part d'option pour cela.
Bonne et belle journée à toi